

Séquence 2 : les nuances
Oeuvre principale : « Farandole », Suite n°2 de L’Arlésienne de Georges Bizet (1879)
"Farandole" de l'Arlésienne de Georges Bizet

Qui est Georges Bizet ?
Georges Bizet (1838-1875) est un compositeur français. Son œuvre Carmen est l'un des opéras les plus joués dans le monde.
Extrait de l'opéra Carmen, "Habanera"

De quoi parle l’Arlésienne ?
L’Arlésienne est, à l'origine, une pièce de théâtre d'Alphonse Daudet (tu connais sans doute l'un de ses textes, "La chèvre de Monsieur Seguin", extrait des Lettres de mon moulin).
Georges Bizet, le compositeur de l’œuvre principale, a été chargé d'écrire la musique qui ponctuait la pièce.
La pièce de théâtre raconte l'histoire de Jan, un garçon de la campagne, amoureux d'une jeune fille originaire de la ville d'Arles (= une arlésienne). Ses parents acceptent qu'il se marie avec elle. Malheureusement, un homme apprend à Jan qu'il a fréquenté l'arlésienne avant lui. Jan met fin à ses jours de désespoir.
Dans "Farandole" qui se trouve à la toute fin de l'Arlésienne, Georges Bizet ré-utilise deux chansons traditionnelles provençales :
1) La marche des rois, chanson de Noël très ancienne faisant référence aux trois Rois Mages qui ont apprennent la naissance de Jésus et qui partent à sa rencontre et lui offrent des cadeaux.
Extrait de l'Arlésienne faisant entendre la "Marche des rois"
Extrait de la chanson "La marche des rois" chantée par un chœur de garçons
Le volume sonore est très fort. En effet, comme tu peux le constater sur l'extrait de partition du chef d'orchestre ci-dessous :
- Tous les musiciens jouent (d'ailleurs, tu peux le vérifier en visionnant la vidéo ci-dessus).
- Les musiciens doivent jouer "fortissimo" (indiqué "ff" sur la partition), c'est-à-dire, en français, "très fort".


2) La danse du cheval fou, musique traditionnelle provençale elle aussi.
Extrait de l'Arlésienne faisant entendre la "Danse du cheval fou"
Le volume sonore est très très doux. En effet, comme tu peux le constater sur l'extrait de partition du chef d'orchestre ci-dessous :
- Il n'y a que trois musiciens qui jouent, la flûte, la clarinette et le tambour (d'ailleurs, tu peux le vérifier en visionnant la vidéo ci-dessus).
- Il doivent jouer "pianississimo" (indiqué "ppp" sur la partition), c'est-à-dire, en français, "très très doux".


Le tour de force du compositeur est qu'il parvient, à la fin de l’œuvre, à superposer ces deux chansons alors qu'elles n'ont strictement rien à voir...et ça marche !
Le volume sonore est très très très fort. En effet, comme tu peux le constater sur l'extrait de partition du chef d'orchestre ci-dessous :
- Tous les musiciens jouent.
- Il doivent jouer "fortissississimo" (indiqué "ffff" sur la partition), c'est-à-dire, en français, "très très très fort".


Juste avant ce final triomphant, le composteur fait augmenter progressivement le volume sonore. En musique, on appelle cela un "crescendo".
On a deux façons de l'indiquer sur une partition :
- En toutes lettres -> "cresc."

- Avec un symbole

Pour conclure :

Nuance : symbole sur la partition indiquant au musicien s'il doit jouer plus ou moins fort.
Nuance
Signification en italien
Signification en français

Anecdote : Pourquoi est-ce que l’instrument de musique "piano" s'appelle ainsi ?
Le piano n'existe que depuis les années 1700. Avant lui, il existait un instrument du nom de "clavecin".

Contrairement au piano, les cordes du clavecin n'étaient pas frappées par des marteaux mais pincées comme les cordes d'une guitare.
Avec ce mécanisme, l'instrument ne pouvait produire que des sons forts.
Les inventeurs ont donc cherché à créer un instrument capable de jouer des sons doux et forts, donc, en italien, piano et forte...et c'est comme ça qu'ils ont appelé leur invention : le piano-forte.
Par la suite, le nom de l'instrument a été raccourci et on ne l'appelle plus, désormais, que le "piano".